Corps sensible : Corps sismographe

Corps paysage, Corps territoire ...

Corps relié.

"A l'heure des brumes, plonge tes mains en la glaise, façonne l'espoir à ta portée..."

Ces mots tirés d'un texte de Xavier Lainé ont été le point de départ pour une série de portraits : archétypes ou souvenirs de personnes entrevues, sur un écran, sur un banc du métro...

Semblables par leur fragilité et leur solitude, corps migrants, en transformation, en devenir - chacun gardant au creux de son corps-territoire le trésor permettant de tenir.

Pour les peindre j'ai cherché des trajets mouvants , des transparences et des opacités, avec des encres faites de végétaux glanés ou cultivés : noir de galle, brou de noix, laque de garance et de cosmos : une structure et des nuages de couleur qui bougeront dans le temps.

Encres végétales sur papier arche  

 La série que j'ai intitulé "Rêves" est un hommage aux migrant-es disparues sur les routes, dans les déserts, les montagnes, les mers.

Les rêves sont leurs rêves d'exister, qui se perpétuent quoiqu'il arrive.

Figures anonymes, elles apparaissent prises en transit entre les fibres du coton et les pigments des végétaux.

Gaude pour le sable, indigo pour la mer, garance pour la chair, campêche pour le deuil, cosmos pour le ciel, tanin et fer pour le chemin.

Dessinées avec une pâte de réserver de façon aléatoire, puis trempées dans les bains de teinture, elles sont venues sous mes doigts.

Tissu avec teintures végétales marouflé sur carton

Corps-collectifs,  grandes formes qui se dessinent en transparence sur des paysages et contiennent , soit la guerre , soit la paix, soit les deux.

Série en cours

 Icaresses, au féminin :  du mythe au réel : la transgression que représente l'accès au savoir , la transgression que représente l'envie d'être libre : voler, se heurter au ciel, brûler.

 I comme la caresses des voiles, qui emportent, qui cachent, qu'on enlève : dans les ailes des Icaresses, les silhouettes d'autres femmes.

Pastel, pigment, colle de peau sur toile brute.

Série en cours

 Elles m'ont été soufflées par les Cronopes de Julio Cortázar ! (« Il faut vous dire que les tortues sont grandes admiratrices de la vitesse et c'est bien naturel. Les Espérances le savent et s'en fichent. Les Fameux le savent et se marrent. Les Cronopes le savent et chaque fois qu'ils rencontrent une tortue, ils sortent leur boîte de craies de couleur et, sur le tableau rond de son dos, ils dessinent... » )

 Sérigraphies , collographies, monotypes rehaussées à la main.
Série en cours